8 ans de zapatisme

De 1994 à 2001

1994

1er janvier. A la date d’entrée en vigueur du traité de l’ALENA, (Accord de Libre Échange Nord-américain), début de la rébellion de I' Armée zapatiste de libération (EZLN), menée par le "sous-commandant" Marcos dans I'état du Chiapas. Le mouvement, qui réclame I'amélioration des conditions de vie des paysans indiens, occupe plusieurs localités, parmi lesquelles la principale ville, San Cristobal de las Casas.

2 janvier. Les rebelles abandonnent San Cristobal, mais s'en prennent à des postes militaires dans les environs. L'ancien gouverneur Absalon Castellano est enlevé.

12 janvier. Manifestation pour la paix à Mexico, le gouvernement décrète unilatéralement un cessez-le-feu.

21 février – 2 mars. Dialogue pour la paix à la cathédrale de San Cristobal de Las Casas.

23 Mars. Assassinat de Luis Donaldo Colosio, candidat à la présidence de la république pour le Parti Révolutionnaire Institutionnel (PRI), parti au pouvoir au Mexique depuis1929.

21 août. Des élections ont lieu au niveau national et dans I'état du Chiapas. Le mouvement zapatiste dénonce des fraudes.

1er décembre. Ernesto Zedìllo devient président de la République.

24 décembre. Le gouvernement accepte la demande des zapatistes de mettre sur pied une commission de médiation dirigée par I'évêque de San Cristobal, Samuel Ruiz : création de la Commission nationale de médiation (Conai).

27 décembre. Le gouvernement promet de retirer les troupes fédérales des abords des zones rebelles. Les zapatistes s'engagent à retirer leurs combattants et à démanteler les barrages routiers en dehors de leurs fiefs.


1995

17 janvier. Le président Ernesto Zedillo ordonne le retrait de I'armée de deux zones de conflit au Chiapas et annonce une réforme électorale. Les zapatistes s'engagent à un cessez-le-feu d'une durée indéterminée.

8 février. La police fédérale divulgue I'identité du " sous-commandant " Marcos et de cinq autres chefs de la guérilla. Marcos est identifié comme étant Rafael Sebastian Guillen, ancien professeur d'université (identité non confirmée). Un mandat d'arrêt est lancé contre lui.

9 février. Des milliers de soldats pénètrent dans la zone rebelle, pour la première fois depuis le début du mouvement d'insurrection. Les indiens s’exilent dans les montagnes.

14- 15 mars. Création de la Commission de Concorde et de Pacification (Cocopa), composée de députés et de sénateurs de tous les partis représentés au Parlement mexicain. Le gouvernement accepte une base de négociation proposée par la Commission nationale de médiation (Conai).

22 avril. Début des discussions de paix à San Andrés Larrainzar.

11 juillet. Premier accord signé.

27 août. Plus d'un million de personnes participent à la consultation organisée par les zapatistes afin de déterminer les suites à donner à leur lutte.

19 novembre. Accord signé entre le gouvernement et les zapatistes qui prévoit la " libre autodétermination des population indigènes "


1996

l6 février. Signature des accords de San Andrès Larrainzar sur les droits indigènes.

27 juillet. Rencontre intercontinentale pour I'humanité et contre le néolibéralisme, organisée par I'EZLN dans l’état du Chiapas.

2 septembre. L'EZLN suspend les discussions de San Andrès Larrainzar. Elle exige le respect des accords signés le 16 février.

8 octobre. Tenue du 1er Congrès national indigène, organisé par les zapatistes.

2 décembre. L’EZLN accepte le projet de loi sur les droits indigènes, élaboré par la Commission de concorde et de pacification.

6 décembre. L'EZLN suspend les discussions suite à la contre-proposition gouvernementale qui refuse d’inclure le " loi indigène " dans la constitution mexicaine.


1997

8 septembre. Plus de mille membres de I'EZLN marchent pacifiquement sur Mexico.

5 octobre. La presse mexicaine fait état d'une forte concentration de troupes au Chiapas (40 000 soldats).

4 novembre. Des hommes armés ouvrent le feu sur un convoi transportant I'évêque Samuel Ruiz.

22 décembre. Massacre à Actéal, village du Chiapas, de quarante-cinq sympathisants présumés de la guérilla zapatiste par des paramilitaires liés au Parti Révolutionnaire Institutionnel (PRI).

L’opposition mexicaine (PRD) emporte la mairie de Mexico.


1998

7 juin. Samuel Ruiz démissionne de la présidence de la Commission nationale de médiation (Conai), I'organisme s'auto-dissout.

9 juin. L'armée et la police occupent la municipalité autonome de San Juan de la Libertad. Six partisans de I'EZLN et un policier sont tués.


1999

21 mars. Deux millions et demi de Mexicains (deux fois plus qu'en 1995) participent à la consultation organisée par les zapatistes pour réclamer à une écrasante majorité l’inclusion de la " loi indigène " dans la constitution mexicaine. Pour préparer cette "consulta" de très nombreux délégués zapatistes étaient sortis du Chiapas et avaient sillonné le pays pour installer 8000 points de vote dans tout le Mexique.

10 mai. L'EZLN, par la voix du sous-commandant Marcos, appelle à soutenir la grève des étudiants et les organisations qui protestent contre la privatisation du secteur électrique.

25 août. Affrontement entre la police militaire mexicaine et des paysans favorables à I'EZLN dans le village de San José. Les étudiants, toujours en grève depuis le mois d'avril, sont venus soutenir I'EZLN et les paysans contre la construction d'une route forestière.


2000

Dimanche 6 février  à l'aube, la police fédérale occupe l'Université nationale autonome du Mexique (UNAM) et arrête quelques 700 étudiants grévistes, qui ont été emprisonnés avec les lycéens, étudiants et chômeurs détenus depuis le 1er février. On arrive à un millier de prisonniers à Mexico dont beaucoup de mineurs.

4 juillet. Élection présidentielle. Défaite du PRI pour la première fois de son histoire. Mettant fin à 70 ans de règne sans partage du PRI sur le pays, Vincente Fox, ancien président de Coca-Cola au Mexique, membre du PAN parti « néo-libéral », est élu président de la république. Pendant sa campagne électorale, Vincente Fox avait déclaré qu’il règlerait le problème du Chipas en un quart d’heure. 

21 Août 2000, Pablo Salazar, à la tête d’une coalition de 8 partis d’opposition au PRI allant du PRD au PAN, est élu gouverneur de l’état du Chiapas, mettant fin au Chiapas comme dans le reste du Mexique à la main mise du PRI. 

1er décembre. Prise de fonctions du président, Vincente Fox. Il a annoncé que dès le début de son mandat, il présenterai au parlement un projet pour régler le conflit du Chiapas. Cette initiative devrait contribuer à accorder une autonomie relative aux communautés indiennes.


2001

24 février 2001, une délégation zapatiste quittent La Realidad entament leur marche sur Mexico, tenant rencontres et meeting tous
les jours, pour parvenir à Mexico le 11 mars, suivant symboliquement le même itinéraire qu’avait emprunté Zapata lui-même en 1914. 

28 mars 2001 , la commandante Esther monte à la tribune du Congrès mexicain, annonce la reprise des négociations de paix et
demande aux députés d’approuver la « loi indigène ». Elle souligne que c’est la première fois depuis 500 ans que les Indiens peuvent
s’exprimer devant une autorité institutionnelle.